Histoire de l’AEFMQ
Les Frères mennonites sont présents au Québec depuis près de 60 ans. L’histoire de l’œuvre des Églises des Frères mennonites au Québec peut se diviser en six étapes.
Chapitre I : préparation et exploration (1957-1960)
La première période en est une de préparation et d’exploration. Henry Warkentin visite Montréal pour explorer la mission au Québec. Des liens se forment avec l’Institut biblique Béthel à Sherbrooke pour former des missionnaires de langue française. Lorsque M. Warkentin devient le nouveau président du Canada Inland Mission (CIM) des Frères mennonites, il est mandaté pour faire le suivi du dossier « Québec ».
Chapitre II : installation (1961-1970)
La deuxième période s’étend du début des années ’60 au début des années ’70. Cette période coïncide avec le début d’une période de transformations profondes dans la société québécoise, notamment par le bais d’une urbanisation rapide, de la sécularisation de ses institutions et d’une plus grande ouverture sur le monde.
Au cours des années ’50, des missionnaires de langue anglaise viennent au Québec pour apprendre le français dans le but de servir au Zaïre. En 1960, suite à la révolution au Zaïre, la plupart des missionnaires venus au Québec pour y apprendre le français sont invités à y rester pour commencer une œuvre évangélique. C’est alors que les Frères mennonites envoient au Québec son premier missionnaire dans le but d’implanter et de démarrer dans la province une œuvre des Frères mennonites. Ainsi, Ernest et Lydia Dycks’installent à St-Jérôme en 1961 où, malgré une certaine opposition, ils implantent une communauté Frères mennonites. Sans qu’il se produise de croissance prodigieuse, quelques Églises sont toutefois implantées. L’Église de Saint-Jérôme se multiplie et donne naissance à deux autres Églises (Sainte-Thérèse et Saint-Laurent).
Chapitre III : réveil québécois (1971-1984)
La troisième période, qui va de l’année 1971 à 1984 est une période de croissance rapide. C’est en effet au cours de ces années que les Églises de Saint-Eustache, de Sainte-Rose, de Sainte-Anne-des-Plaines, de Charlesbourg, de New Richmond et de Saint-Donat voient le jour. C’est aussi au cours de cette période qu’émerge les diverses agences des Frères mennonites (le Camp Péniel, l’Institut biblique Laval et le Lien). Cependant, des problèmes de communication soulèvent la nécessité de réunir en association les Églises et les agences FM du Québec avec représentation auprès de la Conférence canadienne. L’AÉFMQ est officiellement constituée et reconnue en 1982. Peu à peu, l’œuvre des Frères mennonites au Québec est pris en charge par le leadership québécois.
Chapitre IV : maintien et déclin (1985-2002)
La quatrième période commence vers la fin de l’année ’84 jusqu’en 2002. Voulant continuer de bénéficier de la croissance rapide de la période précédente, l’AÉFMQ élabore le projet 2000 (40 Églises et 2000 membres pour l’an 2000). Les années ’90 s’avèrent cependant être une période de désenchantement spirituel et de décroissance graduelle des Églises. Ce phénomène n’est cependant pas limité aux Frères mennonites, d’autres confessions évangéliques expérimentent la même réalité. Le projet 2000 est alors mis de côté, l’accent se place sur la fidélité plutôt que sur la croissance. Le but est de gérer la décroissance et de consolider nos Églises. Malgré ces années difficiles, l’Église chrétienne Khmère de Saint-Laurent voit le jour, l’IBL se voit accrédité par l’Université de Montréal et le Centre de formation en éducation chrétienne connaît une popularité plutôt grandissante. Cette même période voit néanmoins le Comité central mennonite (MCC) développer un chapitre au Québec, en 1987, sous la direction de Deborah Martin-Koop, un geste qui encourage la collaboration entre les FM et les Mennonites et qui nourrit l’identité anabaptiste du mouvement. Plusieurs leaders FM québécois serviront ensuite avec le MCC, au Québec et à l’international.
Chapitre V : projection et développement (2002-2011)
L’année 2002 constitue un point tournant pour l’AÉFMQ qui entame une phase de projection et de développement pour les années à venir. Le projet Rendez-Vous Montréal est lancé. Plusieurs nouvelles Églises sont implantées ou se joignent aux Frères mennonites : la Communauté chrétienne internationale de Montréal, Journey Fellowship, Les Ambassadeurs, Westside Gathering, l’Intersection et le groupe Hochma. Le système LEADER est mis en place suivi du programme de formation de leaders (PFL). Vient ensuite le projet Horizon Québec, qui se concentre sur la consolidation et le développement des Églises existantes ou déjà implantées. Une équipe de travail se forme alors pour coordonner le projet Horizon Québec et pour lancer le processus de refocalisation, un processus d’évaluation et de planification stratégique conçu spécialement pour les Églises. Entre temps, l’ETEM (anciennement IBL) entreprend un processus de rapprochement et de fusion avec IBVIE (l’école de formation théologique de l’Alliance chrétienne et missionnaire), l’AÉFMQ consolide sa structure administrative : embauches d’un directeur exécutif, d’un pasteur provincial, d’une coordonnatrice des ministères et de la formation continue, d’une coordonnatrice jeunesse, élaboration du premier manuel de gouvernance pour le CA et des règlements de l’AÉFMQ. L’année 2011 a marqué le 50ième anniversaire de l’œuvre des Frères mennonites au Québec.
Chapitre VI : réorientation (2012-à ce jour)
En 2012, le projet Rendez-Vous Montréal se termine mais le Réseau C2C, un réseau multidénominationnel (quoique fondé par les frères mennonites) et continental d’implanteurs d’Églises, prend le relai. L’implantation d’Églises se poursuit donc au cours de ces années sous la direction de C2C, mais avec un accent accru sur la diversité linguistique et culturelle. Jubilée Montréal et City Church (deux Églises anglophones), l’Assemblée de la Grâce (Église haïtienne) et L’Essentiel (Église francophone urbaine) sont implantées sur l’île de Montréal. L’École de théologie évangélique de Montréal complète sa fusion et devient l’École de théologie évangélique du Québec (ETEQ). Pour sa part, le Camp Péniel se restructure sous la direction d’un jeune couple. En 2019, C2C quitte le giron des frères mennonites, ce qui signifie que l’AÉFMQ assumera dorénavant la direction de l’implantation d’Églises FM au Québec. Parallèlement, la Conférence canadienne amorce une certaine décentralisation, impliquant davantage de responsabilités et de pouvoir décisionnel au niveau provincial et local. L’AEFMQ travaille maintenant à définir sa mission particulière en français, dans la seule province francophone, tout en tenant compte de la réalité cosmopolite, et en intégrant la contribution de ses partenaires comme l’ÉTEQ, le Camp Péniel et le Comité central mennonite (MCC).